A l’occasion d’une émission diffusée par LCP intitulée « A la Tribune » dont l’objet est de décrypter les plus grands discours prononcés à la tribune de l’Assemblée Nationale, j’ai pu revisionner le discours de Simone Veil défendant le droit à l’avortement le 26 novembre 1974.

Simone Veil est décédée le 30 juin 2017 , il y a un peu plus de 5 ans jour pour jour et alors que nous venons une nouvelle fois et comme il se doit de commémorer la rafle du Vel d’Hiv

Simone Veil a vécu dans sa chair la barbarie nazie puisque déporée et internée par les nazis à 16 ans dans le camp d’auschiwtz.

La mort de Simone Veil n’est pas la disparition d’une femme politique française, c’est bien plus que cela.

Simone Veil au même titre que Jean Moulin, Germaine Tillion, Jean Zay, Geneviève de Gaulle – Anthonioz ou Marceline Loridan Ivens et tant d’autres plus anonymes sont porteurs du témoignage de ce que fut la pire idéologie produite par l’Homme contre l’Homme.

Ce sont des gardiennes et gardiens de notre histoire qui doivent nous protéger de l’oubli individuel et collectif de ce que fut et peut encore être la « bête immonde ».

Les temps ne sont certes plus les mêmes, mais l’actualité récente nous démontre avec la guerre en Ukraine, que même notre continent n’est pas à l’abri de la résurgence de la folie d’un dictateur dont personne ne sait jusqu’où il est capable d’aller.

Dans un monde où les réflexes sécuritaires et identidaires ressortent des profondeurs les plus enfouies, il faut des flammes bienveillantes pour éclairer encore les chemins de la tolérance et de la justice et rappeler à chacun qu’ils existent et qu’ils sont les seuls qui nous mènent vers la paix.

Simone Veil était de ces flammes. Son combat pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse n’était autre qu’un combat pour la liberté des femmes et leur émancipation.

Il y a 48 ans, Simone Veil concluait son discours ainsi : « Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l’avenir. Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles diffèrent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême.« 

Il appartient à chacun de nous de prendre cette part d’héritage pour que la flamme ne s’éteigne jamais. Un héritage pétri de mémoire, de liberté, de fraternité et de solidarité, d’égalité entre les femmes et les hommes et enfin de paix entre les peuples.

lien vers le discours de Simone Veil https://www.youtube.com/watch?v=45MOc6PYoY8&ab_channel=INAPolitique