L’usage du mot Boissière est très courant en France, notamment en Languedoc et en Normandie, c’est un toponyme désignant un lieu abondant en buis. … C’est un toponyme désignant une élévation de terrain, une petite colline (dérivé de l’occitan bonha = bosse).



Appellation pertinente pour ce quartier dont le point le plus haut culmine à 66m d’altitude.
L’autre partie du nom de ce quartier reste plus floue. Sans doute héritée du célèbre Physicien Edouard Branly qui n’est autre que l’inventeur de la TSF. En tout cas, je peux témoigner qu’en 1916 lors de l’installation de mes arrières grands parents à Montreuil, la rue Edouard Branly existait déjà.


L’histoire (bien modeste) de la famille MONTARON à Montreuil débute vers 1916-20, , lorsque Pierre MONTARON, agriculteur en Bourgogne arrive à Montreuil, contraint de partir de sa région natale à cause du chômage et de la crise économique qui suivie la fin de la première guerre mondiale. La famille MONTARON sans nul doute originaire dans des temps reculés de la commune MONTARON dans la Nièvre.



https://fr.wikipedia.org/wiki/Montaron
C’est sur Montreuil, lors d’un bal populaire guinguette qu’il rencontre Léonie Hortense MOLECOT elle même née à Anost en Saöne et Loire en 1891. Ils décident de se marier au début du 20ème siècle et ont un fils Marcel (mon grand père paternel).
L’histoire de la famille est on peut le constater très intimement liée à la Bourgogne et au terroir Français. Est ce bien ? est ce mal ? en tout cas c’est ainsi.
Ensemble, ils font l’acquisition d’un bout de parcelle rue Edouard Branly (cadastrée E123 cis 204 rue Branly actuellement mais dénommé rue Boissière en 1926) et se lance dans la construction de ce qui devait être une partie de la maison familiale d’aujourd’hui.
Il font plus tard en 1945 l’acquisition de la parcelle mitoyenne E143 auprès de Louis Charles VOLIET.
C’est lorsque Marcel Emile MONTARON, le seul fils de Pierre et Léonie, construit une extension sur la côté sud dans les années 40-50, que la maison prend sa configuration actuelle et que le regroupement des parcelles prend le numéro 202 bis.
Marcel MONTARON ayant rencontré Lucie MONFORT dans les années 30, ils décidèrent de leur union en 1932 à l’église de Saint Maurice de la Boissière.

Plus tard, Lucie posséda même une épicerie au coin de la rue Branly et du Boulevard de la Boissière dans les années 50/60. Mon grand père, Pierre étant peintre en bâtiment. Autant vous dire que les frigos étaient souvent vides au milieu du mois.


Pour poursuivre rapidement, c’est en 1941 que nait mon Oncle Jean Paul et en 1946 que nait mon père Christian.
En 1968, au décès de ma grand mère paternel Lucie MONTARON née MONFORT, mon père Christian et mon oncle Jean Paul (lui même décédé en 2016) héritent de l’ensemble des biens.
Une histoire pas simple non plus faite de privations. en effet, au décès de mon grand père (Marcel) en 1955, mon oncle Jean Paul – alors âgé de 14 ans – devient soutien de famille et doit alors arrêter ses études pour aller travailler et subvenir au besoin du foyer constitué alors par ma grand mère Lucie et mon père Christian (alors âgé de 6 ans). De même, après son certificat d’étude, à l’âge de 14 ans, mon père Christian doit lui même travailler pour subvenir aux besoins du foyer. Des destins brisés pour des enfants pourtant brillants qui étaient inscrits à l’école Boissière. Toute sa vie, mon père gardera profonde cette blessure provoquée par l’injustice de la vie, lui pourtant si brillant à l’école et destiné aux études supérieures, et malgré tout obligé d’arrêter l’école.
L’histoire continue aujourd’hui puisque moi même je suis né le 15 septembre 1975 à l’hôpital André Grégoire et ai toujours vécu au 202 bis Branly qui accueille aujourd’hui mes 3 enfants.
Cinq générations de MONTARON peuple donc depuis 1926 le 202 bis rue Branly.
Entendons nous bien, cela ne fait pas de moi « un meilleur montreuillois » que d’autres. Non, mais cela fait fait de moi un montreuillois attaché à sa commune ne serait ce que parce qu’une partie de l’histoire de ma famille réside à Montreuil.


Mes racines sont à Montreuil vous l’aurez compris. Des racines à la fois paysannes, ouvrières et urbaines. Vous l’aurez compris je ne suis pas né avec une cuillère en argent. (Je dois même préciser que je suis le seul MONTARON à avoir eu son bac et à avoir fait des études supérieures).
Voilà une partie de mon histoire (l’autre partie de ma famille, du côté de ma mère étant un héritage différent puisqu’il s’agit d’une famille « Pieds noirs » …. un autre pan de l’histoire de france …).
Ce mélange de deux terroirs Français qui ont au cours de l’histoire de France souvent marqué leur indépendance à la couronne royale d’alors. Peut être est ce de là que vient mon caractère ?
Mais surtout, et plus sérieusement, je me plais à rappeler que moi même finalement je suis le produit d’une certaine forme d’immigration francilienne. Car n’oublions qu’avant guerre et un peu après, Paris et sa banlieue fut aussi peuplée grâce à l’arrivée de ces provinciaux obligés de quitter leur terre natale à cause du chômage.
Je suis donc un héritier de de cette France laborieuse, paysanne et ouvrière à la fois, laïque et socialiste par mon arrière grand père Pierre et bigote par ma grand mère Lucie bretonne de naissance. J’aime faire référence à Don Camillo et Peponne lorsque je pense à cette France d’avant.


« Cette France du granit qui produit le curé et cette France du calcaire qui produit l’instituteur ».
Pourquoi avoir saisi ces quelques mots ? Sans nul doute pour rendre hommage à la mémoire de mes aïeuls et tenter de contribuer à ce qu’elle ne s’efface pas.
D’où que nous venons nous ne devons jamais oublier nos racines car ce sont elles qui font ce que nous sommes.