Une drôle d’époque que celle que nous vivons.

Chacun y va de son diagnostic et pourtant personne ne semble trouver de solution.

Les fins de discussions se finissent souvent par un « D’accord mais après .. on fait quoi ? ». Question qui amène souvent à cette réponse « C’est compliqué ».

Les uns proposent la décroissance, d’autres la collapsologie, d’autres encore l’abolition du capitalisme et d’autres encore, le repli sur soi. Un florilège de solutions simplistes qui n’en sont pas.

Se pourrait il que nous soyons condamnés à errer de constats en constats sans jamais entrevoir ne serait ce que l’once d’une solution, passant d’une impasse à une autre ? Notre société, et plus particulièrement notre nation serait elle condamnée à assister impuissant à la montée en puissance de la défiance, à l’irruption de la violence, à la désagrégation de ce qui fonde nation et république ?

L’érosion de notre cohésion est manifeste et parfois (trop souvent même) alimentée par des élus qui pourtant ont le rôle et la responsabilité d’être les gardiens de la concorde nationale.

L’histoire a montré que les causes des crises sont souvent multiples. On peut dés lors penser que les remèdes seront eux aussi pluriels.

Seulement voilà, nous en sommes trop souvent réduit à attendre la personne providentielle qui a elle seule, et seulement par sa présence, permettra à notre société de surmonter ses maux, ses crises. C’est pourtant oublier que la personne providentielle n’existe pas. Et fort heureusement ! Cela laisse encore et toujours le champ libre à l’addition des forces individuelles que nous sommes les uns et les autres et à un potentiel infini de regroupement en collectifs aussi divers que variés.

Face au mal qui ronge progressivement nos démocratie et laisse ainsi peu à peu la place aux discours simplistes et populistes, face à cette fissuration des communautés entretenue par certains « aux petits pieds » pour des visées électoralistes de court terme, il importe de rappeler avec urgence les valeurs de la citoyenneté que sont le civisme, la civilité et la solidarité.

Et qui mieux que le monde associatif permet d’être à la fois l’artisan et le ciment de cette citoyenneté ? Il faut dés lors redonner des moyens concret à l’acte de bénévolat et recoudre le lien d’une citoyenneté active. Nous sommes en effet chacun une partie de la solution.

Les associations jouent en effet un rôle considérable dans le maintien de la cohésion et du lien social. Il y a plus de 20 millions de français et françaises regroupés au sein d’associations se déclarant bénévoles. En France, le nombre d’associations recensé par l’INJEP est d’environ 1,50 millions. Ce sont 1,8 millions d’emplois concernés. Entre 2011 et 2017 se sont crée plus de 25 000 associations par an. Ce chiffre ne fait que démontrer la vitalité du tissu associatif et sa nécessité.

Assister à une distribution organisée par des associations caritatives (restos du cœur, Petits frères des pauvres, etc..) permet instantannément de prendre la mesure du désastre humain qui s’ensuivrait si ces associations n’existaient plus.

De même, il convient de prendre la mesure de l’importance des associations d’aides au devoirs, de sports, de loisirs et d’arts créatif etc. Ces associations regroupent des millions de bénévoles qui concourent quotidiennement à forger des citoyens par l’apprentissage de la solidarité, de la civilité, du partage et de l’entre aide, c’est-à-dire de la citoyenneté.

le copain Karim, animateur à ACEM quartier Branly Boissière.

C’est pas beau cette joie des enfants ?

La crise sanitaire a mis un coup d’arrêt au déploiement de bon nombre de décisions politiques. Des mesures de crises et d’urgence ont légitimement été prises. Puisse venir le temps où, au sortir de cette crise, une politique dotée de moyens soit relancée pour le secteur associatif. Aux côtés de l’Etat, les communes ont aussi un rôle à jouer par le biais des subventions pour consolider l’action associative. Au sortir de cette crise, des moyens importants seront à envisager à destination des associations.

La complexité des des organisations et des circuits de décisions, alliée à la disparation progressive de la puissance publique dans certains quartiers, a progressivement rendu vital la présence des associations, ces organisations à hauteur d’hommes et de femmes. Le rôle des associations en faveur de l’insertion, de l’accompagnement des personnes isolées, des personnes handicapées etc n’en a été alors rendu que plus nécessaire.

Notre modèle de société ne sera préservé que si et seulement si la fraternité est renforcée.

Et qui mieux que les associations est le vecteur de cette fraternité ?

En renforçant et donnant à la fraternité les moyens d’agir, ce sont tous les maillons de la chaîne de solidarité qui seront renforcés, seule levier capable de de lutter contre la violence sociale, la précarité et l’exclusion. Le pilier républicain de la fraternité n’est pas des moindre car sans fraternité, point de liberté et point d’égalité.

A la question « on fait quoi ? », Il existe déjà une solution. Celle qui consiste à s’engager individuellement en venant apporter sa pierre à l’édifice collectif. C’est peut être ainsi que progressivement, les uns à côté des autres, nous serons capables de résister. Non pas seulement pour nous, mais aussi pour les autres .. les plus fragiles, les plus précaires, les plus exclus.

Lien vers le site associations Ville de Montreuil : https://www.montreuil.fr/vie-associative/annuaire-des-associations